De la nécessité de manger moins de viande / The importance of reducing our meat consumption

English below

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Depuis plusieurs années maintenant, l’écologie est quelque chose qui me tient particulièrement à coeur: ne pas gaspiller les énergies qui sont à notre disposition, savoir être reconnaissant de son niveau de vie et donc ne pas vivre comme si tout ce qui rend notre quotidien confortable était acquis, considérer que nous ne sommes que passagers sur cette terre et que c’est la nature qui nous tolère, et pas l’inverse ! Au coeur de cette réflexion : la consommation de produits animaux.

Alors bien-sûr, cela nous prendrait énormément de temps de faire le tour de toute la question écologique et des risques liés au lynchage environnemental pour notre santé. Commencer par modifier son alimentation est une bonne manière d’apporter sa pierre à l’édifice pour protéger l’environnement.

Interroger les traditions culinaires : un combat de longue haleine

Je vis actuellement en Angleterre et les questions liées au végétarianisme et au véganisme sont bien plus abordées chez nos voisins anglais, chez qui le mouvement vegan (venu initialement des Etats-Unis) s’est développé de manière extrêmement rapide ces deux dernières années.  Seulement, quand je rentre en France, la phrase qui revient le plus souvent est : “ Si on écoutait tout ce qu’on nous dit, on ne mangerait plus rien”.

Sauf que malheureusement, le temps presse et que la gastronomie française basée sur la consommation de charcuterie, tripes, pieds de cochons et steaks saignants a bien du mal à s’adapter à la nécessité de changer ses comportements alimentaires face à l’urgence de la situation environnementale. Il est très difficile pour un végétarien de se faire plaisir en France, que ce soit dans les restaurants ou les supermarchés, alors pour ce qui est des vegan, n’en parlons même pas! On ressent d’ailleurs assez nettement un tabou assez idiot vis à vis du fait de remettre en question les grands basiques à base de viande de la cuisine française… Un immobilisme culturel de moins en moins justifiable au vue de l’urgence climatique.

L’élevage et son impact dévastateur sur l’environnement

  • Nous mangeons aujourd’hui trois fois plus de viande qu’il y a cinquante ans
  • Le poids des animaux aujourd’hui  est 25% supérieur au poids des animaux destinés à l’élevage dans les années 70, de par le gavage ou l’utilisation d’OGM et de farines animales.
  • L’élevage est responsable de 14,5% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde – c’est plus que le chiffre mondial d’émissions causées par les transports.
  • L’élevage animal est responsable de la majeure partie des déforestations dans le monde. 70% des terres agricoles sont aujourd’hui utilisées pour l’élevage, et les grandes industries de la viande gagnent de plus en plus de terrain en déboisant des hectares de terre pour agrandir leur production.
  • Il faut de 7 à 12 kg de céréales pour produire 1 kg de viande. Si l’on utilisait ces céréales pour nourrir des humains, le problème de la faim dans le monde serait réglé depuis longtemps.
  • Les rejets de pesticides et d’engrais liés à l’élevage intensif dans l’eau sont à l’origine d’une grande partie de la pollution de l’eau.
  • Produire un steak demande autant d’eau que deux mois de douches chez un particulier.

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source : viande.info

Alors en bref, on peut être écolo autant que l’on veut. Prendre des douches moins longues, faire du vélo, recycler nos déchets… Tant que l’on ne consommera pas moins de viande, tous nos gestes d’éco-citoyens seront en quelque sorte, vains. Chaque petit geste compte… Il suffirait de réduire sa consommation de viande à 2-3 fois par semaine pour réduire l’impact écologique lié à l’élevage. Aller, on s’y met ?

Des effets délétères sur la santé

Il semble donc aujourd’hui inévitable de questionner notre régime alimentaire.. Bien-sûr, cela n’implique pas de culpabiliser les mangeurs de viande ou de s’en prendre aux personnes qui disent ne pas pouvoir s’en passer.. Tout changement sociétal doit s’accompagner de bienveillance envers les autres, de patience et de temps!

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Pour ma part, je ne suis pas totalement végétarienne. J’ai pris la décision de ne plus acheter de viande il y a quelques mois, donc de ne plus en cuisiner, et de m’accorder un repas carné à l’occasion de sorties au restaurant, une fois de temps en temps. Je ne suis pas encore prête à devenir vegan, malgré mes inquiétudes concernant la souffrance animale.

Une industrie à réformer

Il faut à présent essayer de comprendre que l’industrie de la viande et l’industrie agro-alimentaire en général sont entièrement corrompues. Il ne faut pas croire tout ce qu’on nous dit et il est temps de remettre en question certains diktats : par exemple, boire un verre de lait par jour est loin d’être bon pour la santé. Les puissants de ce monde s’enrichissent de jour en jour grâce à ce genre d’idée préconçue.

Aujourd’hui, la Chine est le plus gros consommateur mondial de viande: les pays en voie de développement produisent et consomment de plus en plus de viande, car elle est symbole de confort, de richesse et de réussite sociale. C’est en tous cas cette illusion qui permet aux grandes industries ET aux gouvernements de contribuer à formater nos petits esprit, de détruire notre santé et notre planète.

Tout doit se faire par étape. Commencer à réfléchir et à se poser des questions est un premier pas nécessaire. Remettre en question les prescriptions ancestrales (“la viande est indispensable pour être en bonne santé”) et essayer de se positionner soi-même face à toutes les informations qui nous parviennent. Sans pour autant devenir végétarien, se poser des questions c’est déjà résister.


Today I want to talk about ecology and the implication of meat consumption in the environmental problems we encounter. The reason why I spent more time explaining all the issues related to the meat industry in French is because, in my opinion, vegetarianism and veganism are still quite unpopular in France.

Why is that? Probably because French people are so proud about their gastronomy and that eating is such a social tendency in France, that it is really hard for people to question their habits, just like it’s always been hard for every social movement to inspire people, when it tends at the same time to disturb ancestral social customs.

Questioning culinary traditions

As I now live in England, I see everyday that more and more is done for people who have decided to stop eating meat, or to radically eradicate any kind of animal product from their diet. I am not saying that everyone in the UK is perfectly tolerant regarding vegetarians and vegans, but, at least, you can see in restaurants, cafeterias, supermarkets and cafés that there is a big choice of products for people who don’t want to eat meat, or who would prefer soya milk in their cappuccino instead of cow milk..

I am not vegan myself, not even completely vegetarian. I have made the decision a few months ago to stop buying meat myself, and to stop cooking it. Which means that I allow myself a burger when I go out, as well as I will eat the couscous that some good soul has prepared from me. Then you might ask yourself: why is she even writing about something she is not completely committed to?

The environmental impact of mean production

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I have always been very concerned about animal suffering. Even when I was little, I was kind of disturbed by having a dead corpse in my plate, and I could not help thinking about the suffering of the animal which had been killed for me to have this meal. Today, we need to consider animal suffering, to stop behaving like we own everything and we can decide about how we treat other beings.

What must be highlighted here as well is the impact of the meat industry on our environment, as well as on our health. Slowly, we get to know more about the tremendous consequences that the meat industry has on water pollution, deforestations, water waste… This is now an emergency to question our habits, in order to reverse the impact of our industries on our planet. The documentary Cowspiracy explains with lots of details the amount of water used to produce meat. For example, we learn that in order to produce a burger, the quantity of water used is the same as 2 months of showering ! We also get to know about the fact that the quantity of ressources used to feed animals is so important that we would end the problem of  famines in the world if we chose to feed humans instead. We can try to be eco-citizens as much as we want… but as long as people don’t decide to limit their meat consumption, to 2-3 times a week, ecological measures will be vain. I am not saying everyone should become a vegetarian, or a vegan, but questioning this system and trying not to eat meat everyday would be a great start.

The symbolic impact behind meat consumption

Chinais today the country where people consume the biggest amounts of meat. This is a developing country in which people who have managed to insure their living can now afford eating meat everyday. Sociologically speaking, meat has always been a symbol of wealth and comfort, and that is why it is now time to talk about the danger of the meat industries because as time goes on, meat production won’t stop increasing.

Negative health effects of a daily meat consumption

We now need to acknowledge that meat is not good for us: neither for our environment, neither for our health. Specialists state that meat consumption could be held responsible for cancer, blood pressure problems and heart attacks. More and more, we start talking about the negative consequences that animal products have on us, because we’re slowly getting to the point of knowing that these products (like milk) are made for animals, and not humans.

The need to reform the cattle industry

We also need to understand the extent in which the meat industry is corrupted. This industry does not care about our environment or our health, does not care about animal suffering or about giving us good products to consume. The meat we now have access to is full of GMO, antibiotics, preservatives, in order to increase the size of animals, productivity and to make big firms richer. If we don’t want to be victims of this industry, and if we want to start changing slightly our society, for a more ecological, equal and healthy world, we need to question these habits of ours and say NO to the increase in wealth of industries, which slowly destroys our planet.


4 thoughts on “De la nécessité de manger moins de viande / The importance of reducing our meat consumption

  1. Vraiment très bien ce texte, honey ! Il y a dedans tout ce qu’il faut pour se poser les bonnes questions concernant l’impact de nos comportements alimentaires face à la “crise planétaire” et à la souffrance animale. C’est une grande nouveauté que cette question du 21ème siècle commençant (la souffrance animale)mais elle a bien lieu d’être et si elle pouvait inciter à la prise de conscience et à l’action (pas facile!), on pourrait se mettre à espérer une possible évolution du monde. Wait and see ? Daddy D-Mc.

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  2. L’antispécisme est l’aboutissement logique du principe d’égalité, on y arrivera sûrement un jour ! En attendant, contente de constater que ça bouge autour de nous… Mais difficile d’éviter de vexer les carnivores invétérés, non ?

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